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24Déc

Noël : le bonheur de boire des vins à bonne maturité !

Faire vieillir les vins pour les déguster au bon moment, c’est l’ambition de tout amateur. Quand les vignerons le font pour lui, il faut en profiter. Juste avant Noël, voici quelques pépites prêtes à être débouchées.

Lorsqu’arrivent Noël, les fêtes de fin d’année et les menus sophistiqués qui les caractérisent, choisissez des vins épanouis par le vieillissement. Ils s’accorderont mieux aux nuances des plats. Et réjouiront les convives qui ont de moins en moins l’occasion de déguster des vins vraiment à point.

Dans la définition même d’un grand terroir, il y a toujours la capacité à produire des vins de garde. Pourquoi ? Parce que c’est avec le temps que naît la vraie complexité, grâce à un lent processus d’oxydation et de réduction à l’intérieur de la bouteille : les parfums gagnent en nuances, la texture s’enrichit et s’affine, les tanins perdent de leur agressivité pour assurer leur rôle de structure discrète, invisible mais présente. Ceci est particulièrement vrai pour les vins rouges, mais en fait, nombre de vins blancs secs gagnent souvent à vieillir aussi.

RESPECTER LA TEMPÉRATURE DE SERVICE

Quant aux vins moelleux ou liquoreux, ils acquièrent leur vrai caractère lorsqu’ils dépassent le stade de simple équilibre sucre/alcool/acide. Lorsqu’on savoure les plus grands vins liquoreux, le sucre n’est plus perceptible en soi car l’architecture du vin a pris le dessus.

Les qualités des vins mûrs sont immenses, mais elles sont sensibles à leur environnement et peuvent être fugaces. Attention donc aux conditions de service et surtout à la température. Rappelez-vous que le terme « chambrer » date de l’époque où il n’y avait pas de chauffage central. À défaut de cave, trouvez un recoin, couloir ou bord de fenêtre, à moins de 17°, pour faire attendre les flacons. Mettez les vins rouges debout la veille pour que les sédiments éventuels glissent au fond de la bouteille. Certains cépages peuvent gagner à être oxygénés, mais ce n’est pas la majorité. En règle générale, mieux vaut ouvrir les vins vieux au dernier moment. S’ils ont besoin d’un peu d’aération, elle se fera dans le verre.

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ANJOU BLANC
Patrick Baudoin
Effusion 2005

Dix ans de vieillissement semble idéal pour cet anjou, même lorsqu’on sait que le cépage chenin est virtuellement inusable. Ce millésime solaire donne ici toute sa dimension grâce à la variété des sols de cet assemblage. Complexe, riche, gourmand, un vin magnifique aux parfums nuancés et à la bouche multidimensionnelle. Éminemment gastronomique.

ALSACE GRAND CRU
Domaine Marcel Deiss
Atenberg de Bergheim 2001

Sur ce terroir exposé plein sud, où le botrytis se développe facilement, Jean-Michel Deiss a opéré un retour à une tradition oubliée, celle de la complantation des différents cépages qui fait parler le terroir. Le sucre est parfaitement intégré dans la structure du vin. Les parfums de fruits mûrs et de fruits secs se prolongent dans une finale étonnamment fraîche. Il peut, curieusement, être servi sur tout un repas.

SAUTERNES
Cru Barréjats 1999

Le millésime 99 frappait dans sa jeunesse par une acidité marquée. Aujourd’hui, assagie, entourée, elle continue, mais en toute discrétion et pour le bonheur du dégustateur, à structurer le vin. Les parfums confits restent d’une extrême pureté. Un sauternes intemporel tant la liqueur est bien intégrée. Ce domaine de Barsac, un favori de longue date de La RVF, fait ses preuves au vieillissement.

CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE
Château La Nerthe 2004
La Nerthe est le plus ancien domaine de Châteauneuf, qui fût parmi les premiers à s’exporter et à être mis en bouteille sur place. On y conserve la tradition des 13 cépages vinifiés ensemble. Ce 2004 séduit par sa robe éclaircie sur les bords, ses parfums de cerise épicés, ses notes de fruits compotés, de fraise, de bois ciré. Comme toujours dans les grands châteauneufs, la puissance n’est pas ennemie de la finesse, la richesse est intégrée et le vin est étonnamment facile à boire.

HERMITAGE

Paul Jaboulet Aîné
La Chapelle 1998
Si la robe a perdu ses nuances rubis, elle garde une profondeur à la hauteur du millésime réputé. L’ampleur du nez est magnifique et se retrouve en bouche, dans un tourbillon de parfums où se succèdent le fruit mûr, le bois ciré et les épices douces sorties d’une antique armoire. La puissance semble comme maîtrisée et laisse une impression délicieusement fraîche en finale.

SAINT-EMILION GRAND CRU
Château Moulin Saint-Georges 2006
Le prototype de ce qu’on aime à Saint-Emilion lorsque les années ont commencé à affiner le vin et à le nuancer. C’est là que le terroir parle, la teinte qui pâlit sur les bords, les délicat parfums de rose ancienne, le fruité subtil en bouche, la construction discrète qui le soutient subrepticement, sans qu’on n’ait véritablement une impression de tanin. La proximité d’Ausone et les mains expérimentées de la famille Vauthier, propriétaire des deux domaines, expliquent cette réussite.

MÉDOC CRU BOURGEOIS
Château Tour Serran 2003
Les années ont apporté ce qu’il faut de patine à ce vin à la couleur encore profonde, aux nuances cerise, qui séduit par ses parfums complexes de fruit mûr, de sous-bois, de truffe et sa structure élégante. La situation du vignoble en bordure de Gironde permet aux cabernets et au petit verdot d’arriver à une belle maturité, qu’on retrouve dans la bouche nuancée. Un médoc de grande finesse. Son voisin le château Rollan de By en 2005 commence aussi à s’épanouir, avec de jolies notes réglissées .

CHINON
Charles Joguet 
Clos du Chêne Vert 1998
Ce clos est un des lieux mythiques de l’appellation, situé dans la ville même de Chinon. Le vin est séduisant en tous points ; les parfums sont d’une grande finesse, entre cerise et framboise avec des notes boisées délicates, une pointe de fumée, qui préparent à une bouche ferme et souple à la fois, bien pleine, avec un très joli grain. Longue finale où s’étirent les notes fumées et fruitées. Complet, idéalement prêt à boire.

BANDOL
Château de Pibarnon 2001
Un millésime démonstratif qui conserve son côté flamboyant et méditerranéen. Couleur très profonde, parfums épicés et encore boisés, bouche charnue aux notes de fruits mûrs, beaucoup de relief, avec du gras et une chaleureuse longueur. Un bandol typé sud. Pour ceux qui préfèrent la version plus sobre et bordelaise de l’appellation, le 2005 est plus approprié .

MADIRAN
Vignobles d’Alain Brumont
Montus XL 2000
C’est une cuvée spéciale de Montus qu’Alain Brumont vinifie et élève durant quatre années dans une pièce neuve de 400 litres en souvenir des foudres neufs dans lesquels investissaient ses aïeuls quand l’année s’annonçait exceptionnelle. Encore très coloré, le vin garde un côté un peu rustique au nez, mais s’épanouit parfaitement en bouche, équilibrée entre fruit et structure, une puissance mesurée, des tanins gras, avec une très étonnante longueur.

Source: https://www.larvf.com/

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